Ils sont parmi nous : vivants et invisibles…
Amateurs de reptiliens ou de petits gris passez votre chemin…
Le théâtre invisible d’Augusto Boal n’est ni un bâtiment transparent, fruit d’une collaboration avec un architecte à la mode, ni le constat d’un art inexistant car impalpable et c’est même tout le contraire.
Ce type de représentation qui prend vie dans la rencontre avec le « spect-acteur » tient plus de la performance que de la pièce en 3 actes suivant les coups du brigadier.
Historiquement, le « théâtre de l’opprimé » est avant tout une forme de théâtre engagé qui prend ses racines dans la volonté de contourner la censure imposée par la dictature montante du début des années 60 au Brésil. A l’instar de la capoeira, cette danse qui permettait aux esclaves de continuer l’entrainement au combat, ce type de théâtre permettait de continuer à diffuser l’information à ceux qui en étaient coupés en s’immisçant dans leur quotidien.
Pour ce qui est de la forme : pas de scène telle qu’on la connait, pas de cadre académique mais plutôt la rue, la vie quotidienne, des lieux publics.
Le principe est simple : des comédiens mélangés dans la foule sans que celle-ci soit au courant vont déclencher la rupture et la réflexion en les intégrant à l’action
« We must all do theatre to find out who we are, and to discover who we could become. »
– Augusto Boal-
Aujourd’hui, une des dynamiques du théâtre invisible, à savoir jouer la scénographie naturelle du réel pour des spectateurs qui ignorent qu’il s’agit d’un acte théâtral, est réutilisée. A l’heure d’internet, des réseaux sociaux et de la viralité on va retrouver ici ou là des dérivées du principe du théâtre invisible.
D’un prank sur le racisme (Cam Clash) à la cérémonie des Césars 2017 (Fausse troupe dans le public plébiscitée par Jérôme Commandeur), les mécanismes et le fil rouge du questionnement du théâtre invisible sont toujours d ‘actualité.
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